07/02/2023

Electrohypersensibilité: une étude conçue pour ne rien trouver?

 (reprise d'article publié par IEB)

Des associations actives dans le domaine des problématiques sanitaires liées à l’exposition aux rayonnements électromagnétiques s’interrogent sur les manquements et biais d’une étude menée conjointement par l’ISSeP (Institut scientifique Wallon de surveillance, de sûreté et de recherche & développement en environnement) et Sciensano (ex-Institut scientifique de Santé publique - ISP). Dans leur communiqué diffusé fin novembre, ces associations pointent et explicitent les nombreux biais de l’étude : choix controversé de mener une étude de provocation, absence de mesure de marqueurs biochimiques, absence de publication revue par des pairs avant la communication vers la presse, nombre trop faible de participants pour en tirer des conclusions statistiquement valables, manque d’expertise médicale des investigateurs sur le sujet,...
En outre les associations signataires soulignent des conflits d’intérêt majeurs.
Les associations demandent donc à ce que l’étude de l’électrohypersensibilité se fasse désormais avec des moyens validés internationalement (prise de sang, echo-doppler transcrânien, ... ) et par une équipe experte dans la clinique de l’électrohypersensibilité et libre de tout soupçon de conflit d’intérêt.

Synthèse des biais méthodologique soulevés dans l’étude de provocation :

  1. L’étude de provocation est une méthodologie dépassée. Cela n’a pas de sens de tester si des personnes électrohypersensibles (EHS) peuvent détecter la présence ou l’absence des ondes à travers des courtes séances alternant entre exposition et non-exposition de manière aléatoire : les symptômes de l’EHS apparaissent avec un temps de latence (décalage entre l’exposition et les symptômes) et de rémanence du corps (les symptômes subsistent plusieurs heures ou même plusieurs jours après l’exposition). Ceci rend ces épreuves de provocation tout à fait inadéquates pour un diagnostic objectif.
  2. L’étude a mesuré des réactions subjectives (donc non fiables) en écartant d’emblée les marqueurs biologiques objectivables : Ex. des marqueurs sanguins (Belpomme et Irigaray, 2020), des mesures de l’activité cérébrale durant l’exposition, ... A cet égard, nous pointons un manque d’expertise médicale dans l’équipe de recherche.
  3. Nombre de participants trop faible (16) pour tirer une conclusion statistiquement valable, alors que l’EHS touche environ 5% de la population (source).
  4. Communication médiatique avant la publication scientifique, un manque de transparence. L’ISSeP et Sciensano ont diffusé aux médias un résumé sommaire, sans que l’étude complète ne soit encore publiée dans une revue scientifique et donc sans le contrôle de qualité nécessaire. Deux semaines après la publication dans la presse, l’étude scientifique se fait attendre.
  5. Conflits d’intérêt potentiels : Près de la moitié des chercheurs impliqués dans cette étude (5 sur 11), dont la coordinatrice, font partie du BBEMG, le ‘Belgian BioElectroMagnetics Group’, financé notamment par Elia.
    Cette dernière compte également sur le déploiement de certaines technologies qui émettent des radiofréquences, comme les compteurs communicants, pour l’optimisation de leur gestion du réseau. Dès lors, nous estimons un conflit d’intérêt possible, qui au moins devrait être mentionné dans toutes les communications et publications sur les résultats de leurs études, ce qui n’est pas le cas. En outre, deux chercheurs sont liés à l’ICNIRP, un comité échappant au contrôle public et critiqué de longue date pour ses liens étroits avec l’industrie du sans fil (cf. étude des eurodéputés Buchner et Rivasi)
  6. Parti-pris des chercheurs. Force est de constater, en parcourant l’historique de leurs recherches et leurs interventions dans les médias et les débats parlementaires, que les chercheurs du BBEMG semblent avoir une tendance à minimiser les effets sanitaires des champs électromagnétiques et/ou de mettre en question l’existence biologique de l’électrohypersensibilité. De nombreux témoignages dénoncent ainsi un parti-pris constaté dès la séance d’information, à travers un refus catégorique d’analyser tout marqueur biologique (cf. témoignages en annexe du CP des associations).

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Retrouvez ci-dessous l’argumentaire développé dans le communiqué de presse ainsi que quelques témoignages de participants à l’étude dénonçant le déroulement de celle-ci.

16/09/2022

modèle de réponse pour l'enquête "Ondes"

Il reste deux semaines  pour participer à l'enquête publique "Ondes" sur le " projet de plan régional sur l’environnement électromagnétique à Bruxelles ", entendez : le déploiement de la 5G et une nouvelle baisse du niveau de protection des Bruxellois.es!

Ci-dessous un modèle dont vous pouvez-vous inspirer, si vous le copiez, veillez à le personnaliser un minimum.

A envoyer à : info@environnement.brussels + ep-ondes@environnement.brussels

ou via le formulaire de contact de Bruxelles environnement

ou par la poste :  Bruxelles Environnement, Département Rayonnements et Technologies, av. du Port 86C/3000 - 1000 Bruxelles.

Plus d’informations et d'autres modèles plus détaillés pour celles et ceux qui ont le temps, sont disponibles ici.

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Madame, Monsieur,

Par la présente, je participe à «l’enquête publique sur le projet de plan régional sur l’environnement électromagnétique à Bruxelles».

Je tiens d’abord à questionner la forme même de cette « enquête » : pour participer et envoyer mes « observations » il me faudrait lire un dossier de 155 pages (ou 65 pages pour la version « résumée »), de données légales, techniques et scientifiques. Qui dispose du temps et des compétences nécessaire pour lire un tel dossier et pour répondre à cette enquête ? Pourtant je tiens à participer, je vous envoie donc ces observations résumées et inspirées ou copiées de modèles mis à disposition et qui reflètent mon opinion. Si la mise à disposition du dossier est nécessaire, elle ne peut suffire. La tenue d’une enquête publique accessible et compréhensible par tous, incluant la question du déploiement ou non de la 5G, comportant des questions claires, non orientées et permettant d’émettre librement un avis défavorable, s’impose elle aussi. Enfin, aucune concertation n'est annoncée pour un débat publique comme cela se pratique en urbanisme.

Voici mes observations :

  •  Je m’oppose fermement à cette nouvelle baisse du niveau de protection, exigée par les opérateurs. Rehausser la norme fixant les limites d’exposition aux champs électromagnétiques de 6 à 14,57 V/m n’est pas « une adaptation légèrement à la hausse », comme vous l’affirmez, au contraire, c’est multiplier par six le rayonnement subi autorisé.
  • Je demande une norme qui respecte la recommandation maintenue à 3V/m par le Conseil Supérieur de la Santé belge. Norme qui représente une exposition 23 fois moindre que les 14,5 V/m projetés; ce en tout lieux, intérieur comme extérieur et concernant tous les publics, des plus jeunes aux aînés.
  •  J’exige que soient prises en compte les innombrables éléments de preuve scientifiques, le retour d'expérience du terrain et les recommandations des scientifiques et professionnels de santé qui ont une réelle expertise en la matière. Le lobbying de l’industrie nuit ici autant à la démocratie, qu’à la santé publique.
  • Qu’une enquête menée par le ministère de l’environnement, dirigé par un écologiste, se réfère à une norme dictée par l’industrie des télécommunication elle-même, via l’ICNIRP, dont les biais et le parti pris sont avérés et documentés, pose question. Particulièrement quand cette norme ne prend que l’effet thermique des ondes en compte, ignorant totalement les effets biologiques observés, étudiés et documentés scientifiquement (autant demander aux cigarettiers quelle quantité de tabac le corps humain peut ingérer quotidiennement).
  • Le spectre de la saturation, de la déconnexion ou du recul technologique ne peut plus être brandi, alors que, précisément, des normes plus exigeantes et plus protectrices sont une incitation puissante au progrès technique, comme cela peut s’observer dans tant d’autres domaines.
  • Vous affirmer que ces modifications législatives « font suite aux recommandations de la Commission délibérative citoyenne ». Or cette commission a constitué un faux débat, ne portant pas sur le déploiement ou non de la 5G à Bruxelles mais sur les conditions de ce déploiement. De plus, vous évacuez le problème des personnes électrosensible, souligné par cette commission, en vous alignant -ici aussi- sur l’industrie des télécommunication, qui affirme comme vous que «la relation avec l’exposition aux champs électromagnétiques, et les champs radiofréquences en particulier, [ne serait] pas démontrée». Et contrairement aux assurances données lors de cette commission, l’enquête s’est déroulée, pour moitié, en période de vacances.
  • L'avant-projet prétend également apporter des réponses aux recommandations émises par la commission sur les déchets, la consommation d'énergie, etc. Or les mesures préconisées ne sont pas à la hauteur de ces enjeux. Elles sont très peu contraignantes, voire pas du tout et la Région ne prend aucune responsabilité politique, se reposant entièrement sur les entreprises pour répondre aux enjeux de consommation des matières premières, recyclage des déchets, consommation énergétique. Si les entreprises étaient soucieuses de ces questions, elles auraient déjà conçu depuis longtemps des technologies sobres, ne nécessitant pas la hausse des normes d'exposition et le renouvellement du parc de smartphones.

Je m’oppose à cet avant-projet d’ordonnance car il n’apporte aucune réponse sérieuse démontrant la prise en compte des impacts sanitaires, environnementaux, socio-économiques de la 5G, sans parler des risques pour la protection des données et de la vie privée.

Bien à vous.

08/09/2022

Et si le déploiement de la 5G était à nouveau bloqué à Bruxelles?


Il reste une vingtaine de jours pour participer à l'enquête publique "Ondes" sur le " projet de plan régional sur l’environnement électromagnétique à Bruxelles ", entendez : le déploiement de la 5G et une nouvelle baisse du niveau de protection des Bruxellois.es! 

Hausser la norme des rayonnements des 6V/m actuels à 14,5V/m, c'est baisser le niveau de protection des Bruxellois.es. Le Conseil Supérieur de la Santé recommande toujours 3V/m, soit 23 fois moins !
(la puissance intervient dans le calcul des V/m : (14,5)^2 / (3)^2 =23,3)

Vous pensez que c'est vain ou inutile? Sachez que du coté des opérateurs, c'est l’inquiétude*, donnez leur raison : participez maintenant! 

Un modèle de réponse à copier ou dont s'inspirer est disponible ici.

Documents à consulter:

 

COMMENT RÉDIGER VOTRE RÉPONSE ? 

Pour rédiger votre message ou votre mail de réponse à l'enquête, vous pouvez vous inspirer du texte ci-dessous. Il s'agit d'une interpellation du conseil communal à ce sujet, rédigée et menée par deux habitantes du quartier Malou, un grand merci à Elles.

Où envoyer votre réponse ?

info@environnement.brussels + ep-ondes@environnement.brussels

ou via le formulaire de contact de Bruxelles environnement

N'oubliez pas d'intituler votre mail "Réponse à l'enquête  - Ondes" 

 & demandez un accusé de réception

ou par la poste : 

Bruxelles Environnement,
Département Rayonnements et Technologies,
av. du Port 86C/3000
1000 Bruxelles.

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*Lire l'article de l’Écho : Et si le déploiement de la 5G était à nouveau bloqué à Bruxelles?

Plus d'info? : https://www.ieb.be/L-industrie-dicte-les-normes-en-matiere-de-rayonnements-electromagnetiques. D'autres raisons de s'opposer à la hausse de la norme  électromagnétique ici et .

Vous pouvez aussi vous inspirer de la lettre rédigée par un membre du collectif Stop5G, disponible ici

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  1. Introduction

La Région de Bruxelles-Capitale met à l’enquête publique jusqu’au 30 septembre 2022 un avant-projet d’ordonnance qui vise à modifier l’ordonnance du 01/03/2007 relative à la protection de l’environnement contre les éventuels effets nocifs et nuisance provoquées par les radiations non ionisantes. 1

En tant que citoyennes, nous sommes depuis longtemps extrêmement préoccupées par le déploiement de cette technologie qui nous est présentée comme incontournable et inéluctable. Pourtant, des experts tels que Jean-Marc Jancovici 2 ou Philippe Bihouix3 , tous deux ingénieurs, nous alertent depuis plusieurs années

sur le fait que la 5G ne résoudra pas la crise systémique et multifactorielle à laquelle nous faisons face (énergie, climat, raréfaction des ressources, effondrement de la biodiversité, pollutions, tensions sociales et politiques)

Au regard des ces enjeux, nous nous demandons si une technologie
  • qui exige l’installation massive de nouvelles antennes, 
  • qui exige la mise sur le marché de nouveaux smartphones compatibles,  
  • qui nous promet de connecter des millions (voire des milliards) d’objets,  
  • qui a pour objectif d’augmenter la quantité de données numériques transmises et la vitesse de transmission autorisant toujours plus d’usages potentiellement énergivores,   

    ...est soutenable et a tout simplement du sens ?!