21/04/2020

5G passage en force?



Si vous les aviez manqué, deux excellents articles sur le déploiement de la 5G durant le confinement:

Entre pétitions supprimées et consultation publique biaisée : pendant le confinement, le déploiement de la 5G s’accélère…

Gwenael Brees, publié par Alter-Échos

Du lancement par Proximus d’une version « light », à l’attribution « provisoire » d’une bande de fréquences à des opérateurs télécoms, en passant par une consultation publique qui ignore les enjeux sanitaires et environnementaux, le déploiement de la 5G en Belgique ressemble à une véritable marche forcée. Pendant le confinement, les pétitions en ligne sont largement utilisées pour s’y opposer… Encore faut-il qu’elles ne soient pas supprimées.

L’Histoire s’en souviendra : c’est le 31 mars 2020 que l’opérateur semi-public Proximus a pris tout le monde de court en lançant une 5G « light » (c’est-à-dire qui utilise les ondes de fréquence existantes de la 3G) dans trente communes de Belgique… C’est-à-dire en pleine période d’urgence sanitaire, au moment où une majorité de la population se retrouvait bloquée à domicile, passant parfois beaucoup de temps sur Internet. Un timing jugé « particulièrement choquant » par Valéry Witsel de la commission Justice et Paix, qui y voit une instrumentalisation du confinement et un « passage par la stratégie du choc », comme il l’écrit dans une carte blanche (La Libre Belgique, 2 avril 2020) : « Dans les situations de grande crise, sous état de chocs physiques ou psychologiques, les citoyens éprouvent des difficultés à défendre leurs droits face aux grandes puissances économiques et financières. […] En cette époque particulière, les citoyens, vulnérables, ont peu de ressources physiques et mentales pour s’opposer à cette décision. Aussi, les mesures de confinement empêchent les personnes et les associations d’exercer pleinement leurs libres droits de circulation, d’association ou de manifestation dans l’espace public. Autrement dit, en ce moment, des piliers fondamentaux d’une démocratie sont suspendus. »

La démarche de Proximus a en tout cas suscité un vif émoi et un net regain de mobilisation sur Internet. Début avril, on dénombrait ainsi pas moins de sept pétitions contre la 5G en Belgique, dont plusieurs lancées suite à l’annonce de Proximus. L’une d’entre elles, intitulée « Pas de 5G », avait recueilli 105.000 signatures en dix jours et continuait de grimper. Jusqu’à ce qu’elle soit supprimée par l’hébergeur californien Change.org le 10 avril : comme nous vous l’expliquions dans un précédent article, Marie-Laure Béraud, son initiatrice, avait reçu pour toute explication un courriel standard de cette plateforme, invoquant son règlement et ses conditions d’utilisation.

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Le déploiement de la 5G à l’heure du Covid-19 : passage par la stratégie du choc

par Valéry Witsel, publié par La Libre

Toutes les grandes crises de ces dernières décennies ont offert un espace de conquête à l’ultralibéralisme. A travers l’expression "stratégie du choc", Naomi Klein, journaliste canadienne, a montré comment le capitalisme contemporain a progressé peu à peu sur les décombres de l’effondrement de l’URSS en 1989, l’ouragan Katerina en 2004 ou la crise financière de 2008. Dans les situations de grande crise, sous état de chocs physiques ou psychologiques, les citoyens éprouvent des difficultés à défendre leurs droits face aux grandes puissances économiques et financières.

Qu’en est-il au sujet de la crise sanitaire majeure que représente la propagation du Covid-19 ? Devons-nous craindre des offensives ultralibérales à cette occasion ?

À cet égard, le lancement par Proximus de la 5G dans 30 communes de Belgique, à partir du 31 mars, est particulièrement indécent. Pour rappel, en 2019, plus de 170 000 personnes ont signé une pétition internationale contre la 5G. Le 25 janvier 2020, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans les rues de Bruxelles pour mettre en évidence les risques sanitaires, sociaux et écologiques majeurs du déploiement de cette technologie de télécommunication sans fil.

Destruction sociale, sanitaire et écologique

En 2020, les technologies numériques représentent plus 4% des émissions de Gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. C’est deux fois plus qu’en 2007. Par ailleurs, l’extraction des minerais à la base des équipements numériques et des objets connectés détruit un peu plus, chaque jour, des écosystèmes entiers et les conditions de vie des communautés de personnes qui vivent à proximité des sites miniers. Tout cela contribue à la destruction globale sans précédent des équilibres écologiques, laquelle entraine l’humanité entière vers des catastrophes pour lesquelles il n’existe aucun vaccin possible.

Au niveau sanitaire, plusieurs études ont montré que les ondes électromagnétiques auxquelles nous sommes exposés affectent les êtres vivants. Plus de 170 scientifiques et professionnels de la santé internationaux demandent d’ailleurs un moratoire sur le déploiement de la 5G, tant qu’une étude sérieuse et indépendante n’a pas été réalisée sur les effets des ses ondes. A l’heure où nous applaudissons en chœur les infirmiers et médecins pour leur combat admirable contre le Covid-19, nous ferions bien de considérer leur parole sur l’ensemble des enjeux de santé.

L’accélération du nombre de pandémies dans le monde, en raison notamment de la destruction des écosystèmes, devrait aussi inspirer un sursaut de sagesse chez nos responsables politiques. Au lieu de cela, avec le déploiement de la 5G, aux seuls bénéfices des grandes entreprises privées, nous gardons le même cap, en appuyant sur l’accélérateur avec ravissement. Comme pour la crise financière de 2008, avec la 5G, les bénéfices risquent d’être privatisés et les dégâts assumés par la collectivité.

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