17/12/2015

Rayonner mais pas d'ondes électromagnétiques nuisibles ...

Communiqué de presse du 17 décembre 2015

Pollution électromagnétique croissante à Bruxelles : Et la santé ?
8 associations interpellent le Conseil communal

L’augmentation continue de la pollution électromagnétique à Bruxelles fait peser un risque croissant sur la
santé des bruxellois-e-s. La ville a récemment décidé d’installer des dispositifs émetteurs de champs
électromagnétiques supplémentaires dans les poubelles, ainsi que des bornes wifi dans l’espace public. Huit
associations ont adressé une lettre ouverte au Conseil communal de la ville de Bruxelles pour lui demander
d'arrêter ces initiatives inutiles, d’expliquer comment il va appliquer le principe de précaution et garantir le
droit à un environnement sain pour tous les citoyens.

En 2013, sur pression des opérateurs, la Région de Bruxelles Capitale a assoupli la norme de rayonnement
électromagnétique, qui est maintenant 4 fois plus laxiste que ce que le Conseil Supérieur de la Santé prescrit. Depuis, Bruxelles veut devenir une « smart city ».

 Les ‘smart cities’ sont-elles vraiment une idée intelligente ?
Créé par les départements marketing des industries des technologies de communication, le concept « ville
intelligente » est invoqué par les élus pour imposer à tous les citoyens des choix technologiques très discutables. Ainsi, la ville a décidé de consacrer 150.000 euros à des poubelles connectées au Wifi.

« Dans le cas où le futur de la ville devrait passer par des poubelles plus rares, plus chères, plus fragiles, et plus polluantes, il nous semble clair qu’il devrait être parfaitement possible de connecter les poubelles au réseau câblé et de faire transiter la communication par le câble. En ce qui concerne le réseau câblé, la Belgique est championne sur le plan technologique. Pourquoi ne pas utiliser les atouts que nous possédons? » s’interroge Jean-Baptiste Godinot de Respire asbl.

La Ville de Bruxelles, la Secrétaire d’Etat Bianca Debaets et le Centre d’Informatique pour la Région bruxelloise (CIRB) veulent également installer le Wifi sur les places et dans les stations de métro. Les risques seront multipliés pour tous les bruxellois-e-s, y compris les enfants. « Pour les personnes électro-sensibles, estimées à environ 3% de la population, il devient peu à peu impossible d’habiter et de travailler dans la ville, ce qui constitue une discrimination et une violation de leurs droits humains », souligne Jean-Baptiste Godinot.

Bruxelles doit rayonner, mais pas d'ondes électromagnétiques nuisibles
Des centaines d’études scientifiques démontrent les effets nocifs de ces rayonnements: cancers, dégâts
neurologiques, troubles du sommeil, maux de tête, problèmes cognitifs, … En 2011, l’Organisation Mondiale de la Santé a classifié officiellement ces rayonnements comme « potentiellement cancérigènes » (catégorie 2B, dans laquelle on retrouve le plomb, le DDT, les gaz d’échappement, l’acrylonitrile, …).

Pour limiter l’exposition des plus vulnérables, en France, une loi a été promulguée en janvier de cette année qui interdit officiellement l’usage du wifi dans les crèches et en limite l’utilisation dans les écoles primaires. Dans notre propre pays, à Gand, Louvain et Malines, des dispositions semblables ont été et sont prises ou planifiées. A Paris, on veut retirer le wifi dans les sections jeunesse des bibliothèques1.

Jean-Baptiste Godinot de Respire asbl explique : « Les élus de la ville de Bruxelles ne semblent pas être au courant des problèmes que posent le déferlement de ces technologies polluantes. Ils prennent des initiatives qui vont exactement dans le sens inverse de la protection de la santé publique. Bruxelles doit rayonner, mais pas des ondes électromagnétiques nuisibles. »

Le « tout connecté », totalement déconnecté du principe de précaution
La Ville de Bruxelles ne peut en aucune façon garantir que les nombreux émetteurs wifi qu’elle implante partout sont inoffensifs pour la santé. Elle ne peut pas exclure la possibilité d’effets néfastes pour la santé à court et à long terme. Sa responsabilité est engagée.

Les associations Beperk de Straling, Respire asbl, grONDES, le Syndicat des Locataires, AREHS, le comité Tervueren-Montgomery, le Comité Sainte Famille et Ecole Numérique Sans Ondes Wifi demandent donc aux élus Bruxellois :
  • d’arrêter ces deux initiatives: les poubelles ne doivent pas être vecteurs de champs électromagnétiques nocifs supplémentaires, et il est inutile de saturer l’espace public de wifi par ailleurs disponible, au détriment de la santé du plus grand nombre.
  •  de clarifier leur position et d’expliquer les mesures qu’ils comptent prendre pour garantir l’application effective du principe de précaution à Bruxelles et garantir le droit à un environnement sain.
Les huit associations seront très attentives aux réponses que leur fournira le Conseil communal, réponses qui se doivent d’être à la hauteur de l’enjeu de santé publique que représente la pollution électromagnétique actuelle.

1 https://www.actualitte.com/article/monde-edition/le-chsct-de-la-direction-des-affaires-culturelles-de-paris-vote-pour-la-loi-abeille/59324

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