13/04/2014

Préparation de la nouvelle Ordonnance : un débat pour rien ?

La préparation de la nouvelle Ordonnance bruxelloise du 24 janvier 2014 a donné lieu à des auditions censées éclairer les membres du groupe de travail parlementaire chargé d’en rédiger le texte. Autant dire qu’il n’en fut rien, l’ensemble de ces débats n’ayant eu d’autre raison que de justifier le rehaussement de la norme à 6 volts/m. Ce qui était voulu par le Gouvernement.

La lecture des 170 pages de ces auditions est malgré tout assez éclairante. Les parlementaires présents ont posé les bonnes questions, ont mis en évidence des contradictions énormes qui auraient dû les conduire à redoubler de prudence. C’est hélas tout le contraire qui s’est passé : les débats n’ont à peu près servi à rien, si ce n’est à cautionner une décision déjà pliée d’avance.

En tout cas, ils ont eu le mérite de mettre en évidence un profond clivage entre, d’une part, les partisans d’une approche prudente et, d’autre part, certains scientifiques – disons plus laxistes – comme par hasard souvent associés de près ou de loin aux opérateurs et aux pouvoirs publics.

Dans le camp des champions du « circulez, il n’y a rien à voir », se trouvait le sempiternel M. Luc Verschaeve, expert belge, conseiller scientifique de l’ISSP et par ailleurs Président du BBEMG (Belgian BioElectroMagnetic Group) : un organisme qui regroupe différents laboratoires de recherche impliqués dans l'étude des effets biomédicaux des rayonnements électromagnétiques et dont les préconisations ne s’écartent guère de la ligne suivie par les industriels.

Devenu référence incontournable des promoteurs du sans fil, M. Verschaeve s’est évertué une fois de plus à minimiser le danger de l’exposition aux ondes électromagnétiques des antennes-relais. Pourtant, à la question de savoir où il fixait le seuil de dangerosité, il répondit qu’il était incapable de dire s’il fallait choisir une limite de 10 volts ou de 0,6 volts. Dans la bouche de ce spécialiste, un aveu qui vaut son pesant … d’ondes.